Taux de réussite permis de conduire Saint-Pierre-et-Miquelon : un record national

Contexte et faits

Avec un taux de réussite au permis de conduire à 79,4 % en 2024, Saint-Pierre-et-Miquelon se hisse en tête du classement national. Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur publiés par L’Écho Républicain, ce territoire ultramarin du Nord-Atlantique devance largement la moyenne nationale, fixée à 58,2 %.

Ce résultat impressionnant contraste fortement avec celui de la Guadeloupe, lanterne rouge avec seulement 39,2 %. Derrière Saint-Pierre-et-Miquelon, on retrouve les Deux-Sèvres (72 %) et les Hautes-Alpes (70,5 %).

Le territoire, qui compte environ 6 000 habitants et une vingtaine de kilomètres de routes, présente des conditions de circulation particulièrement difficiles en hiver, en raison de la neige et du verglas. Des facteurs qui compliquent sensiblement la tâche des candidats au permis de conduire, contrairement à d’autres territoires ultramarins.

Taux de réussite àau permis de conduire à Saint-Pierre et Miquelon

Impact et réactions

À Saint-Pierre-et-Miquelon, le permis de conduire n’est pas perçu comme une épreuve insurmontable, mais comme une étape naturelle dans le parcours des jeunes. Plusieurs éléments expliquent ce succès :

  • Un trafic routier dont la circulation, moins dense qu’ailleurs, permet de se concentrer davantage sur la maîtrise du véhicule plutôt que sur la gestion du flux automobile.
  • Un réseau routier particulier : les routes, souvent étroites et exposées aux conditions climatiques locales, exigent une vigilance constante malgré l’absence de grandes zones urbaines.
  • Un encadrement de proximité : dans un territoire à taille humaine, les auto-écoles assurent un suivi rapproché, mais les possibilités de formation restent limitées par le nombre restreint d’instructeurs et d’infrastructures.
  • Une organisation avantageuse : grâce à une demande limitée, les délais d’examen sont particulièrement courts, ce qui permet aux candidats de se présenter rapidement après leur formation. Ils conservent ainsi leurs réflexes et leur aisance au volant, sans la perte de pratique que peuvent entraîner plusieurs mois d’attente. Pour autant, l’épreuve reste exigeante, notamment face à un environnement routier spécifique et des conditions météo souvent changeantes.

Ce taux exceptionnel témoigne aussi de la forte implication des moniteurs locaux et de la bonne application du cadre national de formation.


Prévention et sécurité routière

La réussite au permis ne doit cependant pas masquer l’importance de la sécurité routière. Même si le réseau routier de Saint-Pierre-et-Miquelon est moins dense et moins accidentogènes que celles d’autres territoires ultramarins, la vigilance reste de mise.

Le dispositif de conduite accompagnée illustre parfaitement cet équilibre : alors que le taux national de réussite est de 75 %, il atteint 85,2 % à Saint-Pierre-et-Miquelon. Une statistique qui confirme l’efficacité d’une préparation progressive et encadrée.

À titre de comparaison, en Guadeloupe, où le réseau routier est beaucoup plus complexe et accidentogène, ce dispositif reste marginal et peine à produire les mêmes résultats.


Conclusion et perspectives

Avec près de huit candidats sur dix admis en 2024, Saint-Pierre-et-Miquelon affiche un taux de réussite remarquable au permis de conduire. Si le réseau routier local reste limité et la circulation peu dense, ces conditions ne suffisent pas à expliquer à elles seules ce succès. En effet, de nombreux conducteurs du territoire effectuent régulièrement des trajets au Canada ou aux États-Unis, où les infrastructures sont bien plus complexes — sans que l’on ne recense d’incidents notables. Un signe clair que l’enseignement dispensé sur l’archipel est de très bonne qualité et prépare efficacement les conducteurs à des environnements de conduite variés et exigeants.

La comparaison avec la Guadeloupe, qui ferme le classement national, met en lumière les inégalités territoriales face à l’examen. Là où la simplicité du réseau favorise la réussite à Saint-Pierre-et-Miquelon, les contraintes structurelles pèsent lourdement sur les candidats guadeloupéens.

Reste une question essentielle : un haut taux de réussite reflète-t-il automatiquement une meilleure sécurité routière ? À Saint-Pierre-et-Miquelon, les chiffres semblent aller dans ce sens. Mais ailleurs, notamment en Guadeloupe, la réalité du terrain rappelle que l’enjeu dépasse le simple examen : il s’agit avant tout de former des conducteurs responsables et capables d’évoluer dans des environnements routiers complexes.


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